Résidence à Farrera SAO. Centre Arts et Nature, Octobre 2018.

Attendre l'image, performance collective.

J’interroge l’habitude que nous avons de voir le paysage comme une photographie et non pas comme du temps. Le temps de notre présence à l’intérieur même du paysage. Il s’agira alors de demander à des personnes du public de maintenir un écran de cinéma de 7,50 de long et d’attendre une image qui est à la fois ce que chacun peut projeter mentalement de sa propre perception du paysage et le temps inclusif qui permet à chacun d’être dans le temps de l’autre, de partager un temps collectif d’action. Ceux qui tiennent l’écran, ceux qui regardent la scène, ceux qui prennent les photos, ceux qui filment, tous participent à une même image du temps. 

 

Ikebana Major

Sur l'esplanade choisie pour présenter cet Ikebana est installé chaque année un arbre coupé dans la forêt pour célébrer la Festa Major, grande fête votive catalane, rituel de rassemblement autour des Saints Patrons locaux. Je propose un Ikebana réalisé avec des végétaux trouvés dans le village. Bouquet rituel Japonais, composition trinitaire d’ombellifères sèches, de digitales sèches et de Cynorhodons sur branche d'églantier, en lieu et place d’un objet rituel Catalan.

 

Encore arbre, déjà bateau

il s’agit de rassembler le temps en un objet (arbre augmenté d’une voile), depuis le matériau arbre/bois jusqu’à sa transformation en objet bateau. L’histoire des bateaux, c’est d’abord l’histoire des arbres, de la forêt à la mer. Ce temps long, au-delà du temps générationnel de la vie humaine, si difficile à percevoir dans le temps individué de notre présence au monde et qui ne peut être qu’un temps calculé, projeté, rêvé. Voile en lamé or.

 

Chœur du dialogue, performance.

Flamand rose en plastique sur pied de micro, branche calcinée sur pied de micro, partition vierge sur pupitre. Il s’agit de convoquer des éléments symboliques pour composer une scène, une image, une partition comme résultat d’une rencontre, de mettre en place une image « musicale ». Entre responsabilité écologique et réappropriation du sauvage. La tentative de dialogue puis les manipulations successives des 2 objets fixés sur des pieds de micro et de la partition encore vierge, vont créer à la fois un changement de statut des objets, détruire quelque chose pour créer autre chose. Une rencontre avec un contexte, un territoire, une personne est dans le même temps échange, don, perte, entropisme, érosion et évolution de chacun des éléments puis construction de quelque chose de nouveau.

 

Partition de rudologie, composition et interprétation.

Collecte de petits éléments écrasés sur la route entre Tirvia et Farrera disposés sur une partition vierge. Comme un rituel, il y a 9 ans, chaque jour je descendais à pied à Tirvia à 5km de Farrera. J’ai décidé de recommencer ce rituel pendant une semaine. En marchant, j’ai aperçu à plusieurs endroits des morceaux d’objets écrasés sur la route. A la fois sensibilité à la présence de musiciens lors de cette résidence et possibilité de réutiliser, de poétiser des traces que l’homme ne cesse de laisser. Ivan Garriga, violoniste invité, a interprété cette partition.